Yves GARY Affichages : 4497
Catégorie : 1895 : DEFI N°9
Les deux bateaux ont été mesurés par John Hyslop, le jaugeur du New York Yacht Club, la veille de la première course. Valkyrie était le plus grand et son rating était légèrement plus élevé que celui de Defender, par conséquent sur un parcours de 30 miles il devait rendre 29 secondes en temps compensé au bateau américain.
Dans une lettre du 25 Octobre 1894, Lord Dunraven avait suggéré que la ligne de flottaison des navires soit marquée lors des mesures de jauge.
Le New York Yacht Club a réagi à cette demande seulement le 6 septembre et en nommant un comité spécial composé de MM. Archibald Rogers et A. Cass Canfield chargé d'aller au Bassin Erie Basin où les yachts étaient mesurés. Ce comité a rencontré M. Iselin qui a acquiescé à la demande. Valkyrie, cependant, avait déjà été mesuré et avait quitté le bassin où il ne pouvait pas être ramené ce jour-là en raison de la baisse de la marée. Il était donc impossible de marquer les bateaux avant la première course, qui devait avoir lieu le lendemain.
Publié le 7 Sept. 1895 |
DEFENDER OR VALKYRIE ? |
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C'est avec beaucoup d’enthousiasme que les plaisanciers naviguaient vers Sandy Hook ce matin du 7 septembre. Valkyrie III était le challenger le plus performant envoyé jusqu'à présent pour la Coupe et une bataille royale était attendue. La douceur du temps et l'absence de brise étaient par conséquent une déception. Le vent du nord-est variait de six à huit nœuds et le parcours ne pouvait pas partir du bateau phare de Sandy Hook avec le vent dans ce secteur, la ligne de départ a été déplacé vers un point situé à trois miles au nord-est de Seabright, NJ, la ligne étant formée par le bateau comité, le Luckenbach, et un autre remorqueur . Le vent s’étant établi au S.E., la marque a été mouillée à quinze miles au vent. Le temps était clair et il y avait une forte houle au large des côtes causant des désagréments parmi les spectateurs sur la flotte des bateaux d'excursion réunis en grand nombre autour de la ligne de départ. Il y avait un encombrement nettement moins important que dans les courses anciennes car une flotte de patrouille de vingt yachts à vapeur battant pavillon du New York Yacht Club et un drapeau blanc de garde spéciale faisait la police. Les capitaines de Steamer, en règle générale, respectaient leurs ordres et laissaient un champ assez clair pour les coureurs, mais pas aussi clair qu'ils l'auraient souhaité.
Le départ a été donné à 12h20, Valkyrie étant le premier à franchir la ligne à 12:20:46 suivi par Defender quatre secondes plus tard, légèrement au vent de Valkyrie. Tous deux étaient tribord amure. Valkyrie a manœuvré admirablement pour le départ et semblait mieux avancer que Defender mais plus que la course avançait, plus il était dérangé par la houle, son maître bau étant mal adapté à la combinaison des vents légers et de la mer agitée.
Les voiles du bateau britanniques tombaient à la perfection, les plus belles jamais vues sur un challenger de la Coupe. Le grand flèche était énorme et attirait beaucoup l'attention, étant la première de ces voiles qui deviendront familières plus tard dans les courses de Coupe. Elle se levait comme une planche et avait trois lattes sur la chute. Sa grand-voile, bien qu'excellente, n'était pas meilleure que celle de Defender. En venant à la ligne, Valkyrie portait un foc en tête très petit. Le flèche de Defender était également grand et très blanc. Il était hissé au-dessus d'une grand-voile de teinte jaune. Il portait un foc en tête N°2 beaucoup plus grand que celui de Valkyrie.
La première heure n'a fait qu'une petite différence dans la position relative des bateaux, bien que Defender était dans une position moins favorable, il a dépassé sa rivale en virant devant son étrave à 13:57. Valkyrie avait essayé le même mouvement dix minutes avant sans succès. A partir de ce moment-là, Defender a progressivement augmenté son avance sur le challenger.
A mi-chemin vers la marque, le vent a viré de quelques points au sud et le bord retour se faisait au grand largue. A la marque extérieure, Defender devançait Valkyrie de 3 mn 27 s. et sur le bord retour de 4 mn 53 s. soit 8 mn 20 s. sur l'ensemble de la course plus une allocation de 29 s. Il n'y a rien eu de notable dans la course, les deux bateaux ont pu montrer ce qu'ils valaient par un temps pareil.
The official summary:
Defender gagne de 8 minutes 49 seconds.
Publié le 8 Sept. 1895 |
DEFENDER WINS THE FIRST CUP RACE; |
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Publié le 8 Sept. 1895 |
DEFENDER WINS. |
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Publié le 8 Sept. 1895 |
ONE VICTORY FOR THE DEFENDER. |
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Publié le 8 Sept. 1895 |
DEFENDER OUTSAILS THE BRITON. |
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Lorsque les yachts sont rentrées ce soir-là, seul le comité de course du New York Yacht Club savait que Lord Dunraven avait déposé une réclamation pour fraude à M. Latham A. Fish, le membre du New York Yacht Club naviguant sur Defender, à savoir que dans son opinion Defender avait effectué la course immergé de trois ou quatre pieds au-delà de sa longueur mesurée le 6 Septembre. Ceci était couplé avec une demande de re-jaugeage.
« Lord Dunraven a dit", a rapporté le comité de l'America's Cup par la suite, « qu'il croyait que le changement avait été fait à l'insu des propriétaires de Defender, mais qu'il devait être corrigé ou qu'il mettrait un terme à la course."
Les deux yachts ont été remorqués au bassin Erie le 8, re-jaugés, et marqués, tel que demandé par Lord Dunraven. Seulement un huitième de pouce de différence a été trouvé sur la longueur de flottaison de Defender et un seizième sur Valkyrie.
Publié le 9 Sept. 1895 |
THE YACHTS REMEASURED. |
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Publié le 9 Sept. 1895 |
THE YACHTS REMEASURED. |
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Publié le 10 Sept. 1895 |
WILL IT BE TWO STRAIGHT ?. |
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Lorsque Defender et Valkyrie sont arrivés sur la ligne pour la deuxième manche, le matin du 10 Septembre, le public n'avait reçu aucune information sur l'ombre qui était tombée sur la course. C'est donc dans l'attente d'une très belle course qu'une grande foule s’était rassemblée et il y avait toutes les chances d'une bonne course ce jour-là. Le temps était chaud, bien que brumeux, les odeurs du début de l'automne remplissant l'air.
Selon son habitude, Lord Dunraven naviguait sur Valkyrie, et avec lui ses deux filles, Lady Rachel et Lady Eileen Wyndham-Quin. George L. Watson, le maître voilier Ratsey, de Cowes, Mr. Arthur Glennie, vice-commodore du Royal Portsmouth Yacht Club, l'un des principaux conseillers de Lord Dunraven, et M. H. Maitland Kersey, de New York, naviguaient également sur le bateau. Le représentant du New York Yacht Club à bord était Mr. Joseph R. Busk.
Le représentant de Lord Dunraven sur Defender était Mr. B.D. Henderson, membre du Royal Yacht Squadron. Mr. C. Oliver Iselin était en charge de Defender et le capitaine Henry C. Haff était à la barre. Le capitaine Sycamore, adjoint au capitaine Cranfield, barrait Valkyrie.
Le parcours triangulaire a été mouillé à partir du bateau phare de Sandy Hook, dix miles au vent S., dix miles NE par E., et dix miles NW par W. 1/2 W., le premier bord étant contre le vent. Le vent était faible, peut-être cinq nœuds, quand les bateaux sont venus pour la ligne en prévision du pistolet de départ. La ligne de depart était matérialisée par le bateau comité Luckenbach à l'ouest et le bateau phare sous le vent.
Environ deux minutes avant de coups de canon, les coureurs qui se trouvaient à l'ouest de la ligne ont empanné tribord amures pour revenir vers la ligne, direction sud-est. Sur leur route à environ six cents mètres de la ligne, se trouvait le grand Steamer City of Yorktown, transportant des spectateurs. Defender passa à l'arrière et sous le vent du steamer, et Valkyrie au vent.
Comme les deux bateaux effaçaient le Yorktown leurs cours convergeaient vers la ligne à un angle aigu, Valkyrie au vent et plus près de la ligne, mais Defender plus rapide. La collision semblait évidente à moins que l'un ou l'autre ne cède le passage. Defender étant prioritaire sous le vent a conservé son cap vers la ligne toujours à un rythme légèrement plus rapide que son rival. Valkyrie, en danger de franchir la ligne avant le coup de canon, a abattu vers Defender. Pour beaucoup de témoins, il est apparu que Defender maintenait son cap tandis que Valkyrie fonçait sur lui. Au dernier moment, le capitaine Sycamore a lofé en grand mais il était trop tard car sa bôme a accroché la galhauban tribord de Defender faisant plier le mât de hune sous la pression de la grande voile de flèche et du foc en tête.
Defender lofa un peu pour soulager le mât de hune tandis que Valkyrie redressait sa course vers la ligne qu'il franchissait treize secondes après coups de canon, sous les cris de « Honteux ! » « Scandaleux ! » et autres expressions de la colère populaire.
Defender a hissé son pavillon de réclamation écarlate aperçu depuis le bateau comité. Tout le monde pensait que Valkyrie allait faire demi-tour car sa faute était manifeste. Mais il a continué et après avoir gréé un galhauban de fortune, le capitaine Haff a repris la course, franchissant la ligne une minute et quinze secondes après le pistolet.
La course poursuite qui a suivi était déséquilibrée, Defender étant handicapé car malgré le vent faible et la mer calme, il ne pouvait pas hisser de foc en tête alors que Valkyrie en utilisait un. Sur le premier bord Valkyrie devançait Defender de 2 mn 50 s.
Sur le deuxième bord, le vent fraîchit à dix nœuds. Valkyrie a envoyé un gros foc ballon en tête alors que Defender a dû se contenter d'un petit mais il reprenait néanmoins dix-sept secondes. Sur le dernier bord, Defender bâbord amure était en mesure de naviguer toutes voiles dehors pour la première fois et devançait Valkyrie de 1 mn. 17 s, Faisant un gain de 1 mn 34 s sur les deux dernières étapes. Sur le parcours entier ,Valkyrie ne l’emportait que de 1 mn 16 s en temps réel et de 47 s en temps compensé.
Publié le 11 Sept. 1895 |
THE VALKYRIE FINISHES IN THE LEAD; |
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Publié le 10 Sept. 1895 |
WHO WINS THE RACE ? |
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Publié le 11 Sept. 1895 |
VALKYRIE FIRST. |
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Publié le 11 Sept. 1895 |
THE VALKYRIE WIN UNDER PROTEST. |
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Publié le 8 Sept. 1895 |
VALKYRIE FIRST AT THE FINISH. |
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Lord Dunraven a répondu que Defender avait lofé sur Valkyrie après l'établissement d'un engagement et était donc à l'origine de la faute. Il a déclaré également que Valkyrie avait tout juste réussi à éviter le bateau comité.
Ces déclarations n'étaient malheureusement pas en conformité avec les faits démontrés par des photographies prises au moment de la faute, et cinq secondes plus tard que le comité a mis dans son rapport. Elles montrent Valkyrie lofant, et avec beaucoup de place pour dégager le bateau comité.
Pour les Américains il ne semblait pas y avoir d'autre solution que d’attribuer la faute à Valkyrie qui a foncé sur Defender pour éviter de franchir la ligne avant le coup de canon et a toujours conservé son cap jusqu'à la ligne. Lord Dunraven, un marin chevronné, n'a pas vu les faits comme les photographies les montraient. Plus tard, il a déclaré que ni lui, ni M. Henderson, son représentant sur Defender, n’avait vu de pavillon de réclamation. Il a certainement été hissé en très bonne place et deux fois avant que Defender ne franchisse la ligne. Étant écarlate, le drapeau pourrait facilement être vu.
Le comité de course a jugé, après examen de la preuve, que «de notre propre observation, confirmée par celle des autres, qui étaient en bonne position pour voir tout ce qui s'est produit, nous constatons que Valkyrie a violé l'article 16 section II en abattant sur Defender et en l’accrochant avec sa bôme lors du lof pour redresser sa course. Nous considérons également que Defender gavait laissé suffisamment de place au vent à Valkyrie pour passer le bateau comité. »
La protestation de M. Iselin, par conséquent, a été acceptée et la course a été donnée à Defender. M. Iselin a offert de recourir mais l'offre a été rejetée par Lord Dunraven au motif que le comité ayant donné la course à Defender, elle ne pouvait pas être recourue.
Beaucoup de personnes pensaient que le comité était dans l’erreur en s'abstenant d'ordonner de recourir car il avait le pouvoir de le faire. Lorsque Sir Richard Sutton a été accroché par Puritan et a eu un droit à l'attribution d'une course, il a refusé de l'accepter. Lord Dunraven n'était pas du genre de Sir Richard Sutton, et le Comité de régate, en maintenant sa décision, a perdu une bonne occasion de donner un exemple de courtoisie. Le comité a décidé qu’il n’avait pas le pouvoir d'ordonner que la course soit recourue alors qu'un des concurrents a commis une faute.
Beaucoup de membres du New York Yacht Club lui-même et de plaisanciers pensaient que cette décision n’était pas la bonne. M. Iselin plus tard a proposé de recourir toutes les manches avec Lord Dunraven mais le Comité a refusé cette solution.
Dans la soirée du 10 Septembre Lord Dunraven a informé le Comité que si le plan d’eau n’était pas dégagé, il ne naviguerait pas le 12. Sa communication au Comité est la suivante:
Yacht Valkyrie, le 10 septembre 1895. Premièrement. Le départ de ces deux grands navires dans un espace très confiné parmi les steamers et les remorqueurs à vapeur est à mon avis extrêmement dangereux et je ne vais pas plus longtemps risquer la vie de mes hommes ou le navire. Deuxièmement. Au début de la première course, la surpopulation était si grande que nous ne pouvions pas voir la marque et dire si nous étions près de la ligne, et nous avons été très gênés par les vapeurs, en particulier sur le bord retour au portant. Aujourd'hui, sur le bord retour au portant, huit ou neuf bateaux à vapeur ont coupé mon étrave, plusieurs étaient à mon vent, et, ce qui était pire, plusieurs bateaux à vapeur fumaient près de moi à mon vent. J'ai navigué presque toute la distance dans l’eau tourbillonnante de leur sillage. Faire la course dans ces conditions est, à mon avis, absurde, et je refuse de m’y soumettre à nouveau. Je tiens à rappeler au Comité que, prévoyant la gêne qui pourrait se produire, j'avais demandé l'opportunité de naviguer au large de Marblehead ou dans une localité autre que la baie de New York, et cela a été refusé. Dans le même temps, je tiens à témoigner ma pleine conviction que votre Comité a fait tout ce qui est en leur pouvoir pour dégager la zone. Le fait est que, quand une course entre les représentants des deux clubs nautiques crée autant d’enthousiasme et attire des foules, si les courses sont courues dans le voisinage immédiat d'une grande ville, et si les dates et heures de départ sont connues et annoncées, il est impossible de garder un parcours dégagé et suffisamment clair pour assurer que le résultat du match est décidé en fonction des mérites relatifs des bateaux concurrents. J'ai l'honneur de rester, |
Ces faits ne sont pas prévus dans les articles de commun accord régissant les courses telles qu'elles sont interprétées par le comité du New York Yacht Club. Lord Dunraven a été victime d'un état de choses qui avaient empiré à chaque défi au large de Sandy Hook et il pensait être plus gêné que le bateau américain, ce qui était peut-être vrai et pourtant il avait un motif de plainte infiniment moins grand que Sir Richard Sutton, Lieut. Henn et M. Bell, qui ont été obligés de composer avec une plus grande promiscuité sur le parcours à l'intérieur du New York Yacht Club, mais qui ont accepté leur mauvaise fortune sans un murmure. Le public américain était profondément intéressé par la performance des voiliers et c’est cet intérêt seul qui a provoqué tous les problèmes. Dans « The Illustrated London News », il est dit que « des bateaux à vapeur, des caboteurs et des yachts de toutes tailles bourdonnaient de chaque côté du parcours soulevant du clapot sur plusieurs miles ». Le 11 Septembre, le New York Yacht Club a envoyé un comité spécial auprès de Lord Dunraven pour conférer avec lui, et si possible parvenir à un accord pour que la course puisse se dérouler. Rien n'a été décidé et, à 11h30, dans la nuit du 11 Septembre, Lord Dunraven a adressé une lettre au comité dans laquelle il reconnaissait que le comité ne pouvait pas promettre un plan d’eau dégagé mais déclarant qu'il naviguerait si le comité prenait sur lui d’annuler la course si les navires étaient perturbés par les bateaux à vapeur. Cela, le comité n'avait pas le pouvoir de le faire. Toutefois, il a chargé le Comité de course de se préparer à donner le départ le 12 septembre. |
Publié : Sept. 12, 1895 |
PROTEST IS SUSTAINED; VALKYRIE DISQUALIFIED |
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Publié le 12 Sept. 1895 |
VALKYRIE WAS IN FAULT, |
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Publié le 12 Sept. 1895 |
RACE AWARDED THE DEFENDER. |
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Bien que le public ne savait rien sur de ce qui se passait en ce matin du 12 septembre au large de Sandy Hook, le public a compris en voyant arriver Valkyrie sous foc et grand-voile, sans flèche, et sans préparation pour la course.
Le vent était léger en mer, une brise légère N. W. Le parcours a été mouillé par S. E. Autour de la ligne de départ le secteur était plus dégagé qu'il ne l'avait été dans les courses précédentes, les capitaines des bateaux à vapeur accédant à la demande de la flotte de patrouille pour les éloigner des coureurs. À 10h55 une coup de canon a été tiré sur le bateau comité indiquant un report de quinze minutes. Cela a donné aux spectateurs l'impression que quelque chose n’allait pas bien et une plus forte curiosité a été manifestée. Il y avait des informations dans la presse que Lord Dunraven était sur le point « d'arrêter » et le public pouvait à peine croire qu’un si vaillant challenger se retirerait de cette façon.
Le signal préparatoire a été tiré à 11h10, mais Valkyrie ne tentait aucune manœuvre et restait à une certaine distance de la ligne, toujours sous grand-voile et foc seul et avec très peu de vitesse. Le coup de canon a été tiré à 11h20 et 24 secondes plus tard Defender a franchi la ligne. Valkyrie, toujours sous vitesse réduite, coupa à 11.21.59, mais abattit aussitot, passa sous la poupe du bateau phare et mit le cap vers le port, hissant en même temps le pavillon du New York Yacht Club. Puis il a été remorqué à Bay Ridge, laissant le champ libre à sa rivale qui a poursuivi la course, escorté par la flotte des bateaux suiveurs.
Defender a effectué le premier bord en deux heures, six minutes et 34 secondes et a bouclé l'ensemble du parcours en quatre heures, 43 minutes et 43 secondes (temps compensé). Comme il approchait de la ligne d'arrivée, M. Iselin a salué le Comité à travers un mégaphone et a demandé s'il devait franchir la ligne. La réponse a été «oui», de sorte que le sloop blanc passa devant le bateau comité, sa victoire a été validée et le défi de 1895 était terminé. Il faut avouer qu'il n'y avait pas beaucoup de joie dans cette victoire.